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Après l’émission Hollande, le mal-aimé

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D’avoir vu hier soir avec intérêt le documentaire diffusé sur France 3, j’ai eu envie de ressortir un texte que j’avais écrit sans le publier au mois de novembre dernier. Quelques semaines avant qu’il ne renonce à se représenter...

Brutus est un homme honorable

Le Président n’étant pas encore mort, - n’en déplaise à M. Wauquiez - je ne viens pas ici pour une oraison funèbre. Je ne viens pas non plus dresser la longue liste des honorables Brutus qui affûtent leurs poignards contre lui. Sans l’autorité de l’universitaire, du politologue ou du chroniqueur de TPMP, avec juste la simple conviction de militant renforcée par l’expérience de l’exercice du pouvoir au niveau municipal, je veux partager ces quelques réflexions.

Ils veulent un chef !

C’est tout de même une surprise d’entendre ceux qui critiquaient la Vème République comme « monarchie républicaine », née d’un Coup d’Etat permanent nous expliquer aujourd’hui que le président n’aurait pas proprement incarné la fonction, qu’il l’aurait rabaissée par sa pratique. Et d’appeler à la rescousse l’ombre du Commandeur par une citation gaullienne tirée du Fil de l’Epée : « L’autorité ne va pas sans prestige, ni le prestige sans éloignement. » Sans voir la contradiction entre les demandes de participation citoyenne et l’exigence de leadership jupitérien adressée à François Hollande.

Les mêmes – ou presque— appellent de leurs vœux une sixième république qui abattrait la tour d’ivoire présidentielle et serait plus transparente. Sans voir d’ailleurs que, si l’on en croit les sondages, les Français, malheureusement, sont en attente d’autorité. Sans admettre qu’ils se satisferaient pour eux-mêmes du pouvoir personnel qu’ils semblent honnir, comme Mitterrand avait chaussé sans vergogne les chaussons du fondateur de la Vème République. Et, on devine la main de fer qui gouvernerait la France insoumise !

Des promesses non tenues ? Pour le coup, c’en serait une ! Et pourtant, cette attente d’une autorité supérieure fait la séduction des tribuns du peuple ! Bien loin de la normalité revendiquée de F. Hollande.

Humain, trop humain, sans doute.

Humain, capable d’exprimer en privé sa compassion pour ceux que la pauvreté prive des soins dentaires. Il faut la malveillance d’une ambitieuse éconduite pour voir du mépris dans cette expression « sans dents. » La condescendance qu’on lui prête, il s’en défend et revendique son engagement vital pour plus de justice : à quoi sert le tiers payant généralisé si ce n’est pour faciliter l’accès aux soins ? Pourquoi vouloir avec patience et détermination réduire le déficit de la sécurité sociale ?

Humain aussi, quand il revendique une vie privée, sans mettre en scène une relation qui n’a rien à voir avec sa fonction. Malgré la traque des paparazzi, il réussit à peu de choses près (des photos volées) à garder cette liaison hors de la sphère publique. Et si la jeune femme apparaît dans une cérémonie publique, c’est parce qu’elle accompagne son grand-père, compagnon de la Libération, à la commémoration de l’appel du 18 juin au Mont-Valérien. Il ne s’agissait pas d’exhiber une conquête, comme on avait pu voir à Eurodisney ou bien au pied des Pyramides.

Et pourtant chef d’état : la guerre sans trembler

Chef d’Etat, reconnu à l’étranger, à la grande différence du quinquennat précédent où la presse internationale se gaussait de notre président, François Hollande a dû assumer la responsabilité de conduire la guerre, en Centre-Afrique, au Mali, au Proche-Orient. Et il raconte comment les hésitations du président Obama a bloqué l’intervention en Syrie au moment où cette action aurait pu être efficace. Il admet aussi avoir personnellement validé des « assassinats ciblés. » Mais s’il avait nié, ou tenté de passer sous silence, vous auriez lu une tribune vengeresse d’Edwy Plenel nous expliquant que c’est un crime d’état, un mensonge d’état, un coup d’état ! Oui, le chef de l’état doit assumer ce type de responsabilité. Ensuite on peut commenter, discuter, contester, comme le fait Christophe Ayad dans un article récent du Monde : « Les Guerres d’Hollande ».

Quaerens quem devoret

Autour du président, qu’on croit blessé, tenu pour mort dans les sondages, rodent les hyènes qui veulent se repaître de son cadavre. Rien d’étonnant que la droite et ses affidés des médias rêvent de le voir quitter la scène au plus vite : ils savent tous que c’est leur adversaire le plus solide, Mélenchon, Montebourg les font rire. Pas surprenant non plus que plusieurs de ses « amis » de gauche tentent de le pousser dehors, rêvant pour eux-mêmes d’un avenir radieux aux prochaines échéances. Ils devraient pourtant comprendre qu’en le condamnant, ils sombreraient dans le même naufrage.

Publié le mardi 14 mars 2017, par Paul Paboeuf.

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