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Festives Halles, l’esprit de la fête et le projet culturel

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Le 25 août, Questembert a vécu la dixième édition des Festives Halles, le festival des arts de la rue, que j’ai créé sur la suggestion de Roland Becker en 1997 à l’occasion de la restauration des Halles. C’était un pari de proposer une fête de ce genre à un moment où les arts de la rue n’avaient la popularité qu’ils ont aujourd’hui. Il n’y avait guère à l’époque en Bretagne que le FAR de Morlaix et les jeudis du port de Brest organisés par le Fourneau. Une occasion pour Questembert de se démarquer en Morbihan et en Bretagne Sud et de créer un événement emblématique pour notre petite ville.

Nous ne pouvions pas en effet proposer de faire une autre fête bretonne, une autre fête médiévale, une autre fête des vieux métiers. D’autres communes le font depuis longtemps et elles le font bien. D’autant que c’eût été malvenu de recréer une fête des battages puisque Pluherlin a la fête du pain, ou une fête des châtaignes qui est organisée chez nos voisins de Limerzel. En choisissant les arts de la rue, nous ne gênions personne et nous avions espoir de proposer quelque chose de neuf, qui avait aussi l’avantage d’entrer en résonance avec les Halles, lieu d’échange, de rencontres et de fêtes, espace magique au coeur de la cité.

Mélange des genres, des styles, en interaction constante avec le public, les arts de la rue présentent des spectacles décalés, déjantés, qui renouent avec la tradition des saltimbanques, des comédiens itinérants, de la commedia dell’arte. N’allez pas croire cependant que c’est de l’à-peu-près, du bâclé, - ce pourrait l’être - mais nous avions affirmé d’emblée une exigence de qualité : les compagnies retenues pour les Festives Halles ont toujours été des compagnies connues et reconnues, tant en France qu’à l’étranger. Par exemple, les Costards (les cuistots) arrivaient à Questembert après avoir joué à Cabourg, à Forges-les-Eaux et à Sarrebruck. Mais la Bretagne est riche de créations et nous avons même à Questembert des artistes professionnels de talent (Les Forsini).

Le choix de la gratuité

La gratuité s’est imposée pour deux raisons. la première est d’ordre pratique : comment installer des guichets à toutes les entrées de la ville ? A moins de restreindre le périmètre aux Halles et d’utiliser les bâches ! La deuxième raison tient aux arts de la rue eux-mêmes : acteurs et spectateurs sont au même niveau, mélangés, brassés en interaction constante. D’ailleurs les festivals qui ont trop grossi ont dû renoncer à la gratuité et ils ont du coup perdu une bonne part de leur charme. Les familles apprécient de ne pas avoir à débourser un ticket d’entrée surtout à une période où il faut penser aux dépenses de la rentrée : on peut se permettre de venir avec toute la famille sans grever le budget.

Si c’est gratuit pour le public, il faut cependant assumer les coûts de l’organisation : les cachets des artistes, les frais de déplacement, de repas, les dépenses de communication. La commune reçoit l’aide du Conseil Général et du Conseil Régional pour l’événement. Plusieurs partenaires privés accompagnent le projet depuis le début, et chaque année, des sponsors privés apportent leur concours pour les publicités dans la presse, comme cette année pour le supplément Ouest-France du 21 août.

Une date choisie

Le choix de la date s’est imposé rapidement : en fin d’été, pour permettre aux habitants du coin d’y participer à leur retour de vacances pour ceux qui en prennent, tout en offrant aux derniers estivants une journée de bonheur avant leur départ. La date pourrait de plus s’intégrer à une période d’animation commerciale liée à la rentrée. Cela ne s’est pas encore fait, mais reste une possibilité à explorer avec les commerçants qui le souhaiteraient. Nous avons choisi également de ne pas déborder hors du samedi en préférant concentrer les spectacles sur une journée. Cependant, pourquoi ne pas imaginer un premier spectacle en nocturne le vendredi, ou encore jouer l’extension sur le territoire de la Communauté comme cela se fait à Morlaix.

Pour tous les publics

Tout le monde l’a constaté cette année encore : les Festives Halles s’adressent à tous, quels que soient l’âge, les conditions sociales ; il y en a pour tous les goûts. Cela un public mélangé, familial qui se retrouve dans la rue. Ceux qui n’iraient pas écouter un concert de rock ou de musique classique, qui n’entreraient pas dans une salle de théâtre ont l’occasion d’apprécier des créations artistiques auxquelles ils n’auraient pas accès autrement.

La culture pour le développement local

Au-delà du plaisir que peut apporter une fête comme les Festives Halles, c’est un élément clé d’une volonté de développement culturel. Cette volonté se manifeste dans les nouveaux équipements : la médiathèque en 2001, l’appui à la rénovation du cinéma, la construction de l’Asphodèle. Elle apparaît aussi dans des événements que nous avons créés ou dévevoppés : le salon du livre de jeunesse, la fête de la musique, le festival culturel petite enfance, l’accord avec l’orchestre de Bretagne, et bien sûr le soutien aux associations culturelles à travers l’OMC. Cette année, nous aurons en plus le Bal à lire organisé par la médiathèque le 20 octobre à l’Asphodèle et la représentation de la pièce créée à Questembert par la Compagnie des Masques le 27 octobre. Nous accueillerons en effet cette troupe en résidence pendant tout le mois d’octobre pour lui permettre de préparer son Odyssée du bigorneau.

Il faudrait encore citer les expositions régulières à la mairie et celles plus occasionnelles à la médiathèque : ainsi celle qui a été présentée pour le centenaire du poète Guillevic. Malgré tout il reste des attentes non satisfaites, des manques ; par exemple, les plasticiens se plaignent de ne pas disposer d’un espace de travail, même si la maison des jeunes dispose d’un four pour la poterie. La Communauté a prévu de réaliser un centre d’arts plastiques à Caden, mais il faudra sans prévoir quelque chose à Questembert également.

Tout cela montre l’implication de notre municipalité dans l’offre culturelle ; nous croyons en effet que la culture est un facteur clé pour le bien-vivre, pour le lien social et qu’elle a aussi un impact économique important. Les réactions du public pour la dixième édition des Festives Halles montrent que nous avons raison.

Publié le lundi 3 septembre 2007, par Paul Paboeuf.

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