Guyomarc’h, non ce ne sera pas la fin !
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C’est par la presse que la nouvelle est arrivée : l’usine Guyomarc’h de Questembert allait cesser toute activité de production et il ne resterait qu’une trentaine de salariés sur le site. Le groupe Unicopa en pleine déconfiture passe sous le contrôle de Coopagri et Terrena qui ont décidé de fermer plusieurs unités de production d’aliments du bétail. Mais le choix de supprimer Questembert ne paraît pas justifié.
Une usine qui reste performante
Le contexte de la crise agricole peut expliquer la nécessité de rationaliser les outils agroalimentaires : la capacité de production des usines d’aliments du bétail est loin d’être exploitée au maximum. Cependant, alors que d’autres sites ne fonctionnent qu’à 50%, l’usine Guyomarc’h de Questembert a tourné à 75% de sa capacité en 2009.
En effet, cette usine qui a été une des plus modernes d’Europe reste encore très performante bien que depuis le rachat par Unicopa- Nutréa, il n’y ait eu aucun investissement.
Des clients attachés à la marque
L’usine Guyomarc’h - personne ne dit ’Nutréa" - est située au coeur d’un bassin agricole avec des éleveurs qui restent attachés à la marque, parce qu’elle est depuis l’origine synonyme de qualité. Si elle venait à être abandonnée, une bonne part d’entre eux ne suivrait pas les nouveaux acquéreurs et se tournerait vers la concurrence. C’est un point auquel les repreneurs ont intérêt à porter attention. Comme ils ne devraient pas oublier que le site comporte une deuxième unité, qu’on appelle Guyomarc’h 2, et qui était dédiée à l’aliment volailles. Cette unité très automatisée pouvait fonctionner sans intervention pendant 48 heures sans intervention ; elle a été arrêtée mais elle pourrait être remise en marche sans difficulté.
Une équipe motivée, riche de savoir-faire
Les salariés sont fiers de leur travail et de leur usine.
Ils y travaillent pour beaucoup d’entre eux depuis l’origine et parfois ils ont participé à la construction des machines et à leur mise au point. Autant dire qu’ils la connaissent par coeur et que l’absence d’investissements depuis 5 ans a été une grande déception. Malgré tout, quelquefois en bricolant des solutions, ils ont réussi à la maintenir en état de fonctionnement. Leur motivation reste intacte, mais ils ont l’impression qu’on va les sacrifier au profit des anciens d’Unicopa.
Une situation géographique favorable
Alors que la plupart des usines d’aliment du bétail sont concentrées vers le nord et l’ouest, Guyomarc’h se trouve dans le sud-est du Morbihan, dans une zone de production active, mais aussi à une distance raisonnable des clients de Loire-Atlantique et des ports de Lorient et Montoir. La desserte ferroviaire est un atout important, l’embranchement particulier sur la voie principale permet de recevoir un train complet. Le réseau routier est satisfaisant, bien que tout le monde s’accorde à regretter le retard de la mise à 2X2 voies de la route Vannes-Redon. Il est vrai qu’on nous la promet depuis si longtemps...
Un objectif : le maintien de l’activité
Les atouts de l’usine de Questembert rendent difficilement compréhensible la décision qui semblait arrêtée de fermer la production pour ne garder à Cléherlan qu’une activité de stockage et une agence commerciale. Drôle de choix industriel que de se passer d’un outil performant. En ce moment, les négociations avec les repreneurs de Coopagri et Terrena portent sur le maintien de l’activité ; le préfet, les élus, les représentants des syndicats, tous nous faisons pression sur les nouveaux dirigeants. Mais la partie n’est pas gagnée ! Et même si cette hypothèse était retenue, on pourrait toujours craindre que ce soit temporaire, en attendant que la tension sociale se relâche.
Ce ne sont pas les réponses (?) apportées au comité central d’entreprise du 29 juin qui peuvent satisfaire les salariés : à côté du stockage, la direction propose une plate-forme de livraison sacs, qui permettrait le maintien de 9 emplois au lieu des deux prévus dans un premier temps... Bien peu de chose. Et beaucoup craignent que ce ne soit qu’une tentative pour calmer la colère... en attendant la fermeture totale au printemps prochain. Les salariés ont manifesté le 30 juillet leur rejet de ces fausses solutions : les dirigeants ont été accueillis sous les huées et ils ont été retenus dans les bureaux pendant plusieurs heures.
D’autre part, nous savons qu’il y a des propositions de rachat de l’outil industriel, et la Communauté de Communes pourrait servir de point d’appui à ce projet. Encore faudrait-il que les actionnaires d’aujourd’hui acceptent de le vendre, et à un prix raisonnable.
A ceux qui tiennent pour quantités négligeables la qualité d’une usine, la motivation et la compétence des salariés, il faut aussi rappeler l’engagement des collectivités : la Commune de Questembert, sous l’impulsion du maire de l’époque, Jean de Kerangat, a porté financièrement la construction de l’usine ; le conseil général a réalisé l’antenne de la D775 avec le pont sur la voie ferrée.
Des raisons supplémentaires pour nous tous de nous mobiliser pour la défense de l’activité industrielle de Guyomarc’h et le maintien de l’emploi.
Non événement et polémique stérile
A côté de cet enjeu majeur pour l’avenir de notre territoire, la démission d’une conseillère municipale d’opposition apparaît comme un non-événement. D’autant que le prétexte avancé renvoie à une polémique stérile : entretenant la confusion entre une décharge ou un centre d’enfouissement, soumis à enquête publique, et une déchetterie, outil de proximité qui doit se trouver au plus près des habitants, l’opposition veut attiser, entretenir et, au besoin, susciter les mécontentements. Ce n’est pas ma façon de concevoir l’action publique. A chacun d’en juger.
Publié le mercredi 30 juin 2010, par .
Messages
1. Guyomarc’h, non ce ne sera pas la fin !, 2 juillet 2010, 17:06
Coopagri Terrena sont, en principe, des coopératives, des regroupements d’agriculteurs, en principe attachés à leur territoire ; regardez ce qu’ils en font : ça ne leur fait rien de casser un outil de travail qui est plutôt meilleur que ceux qu’ils gardent en activité, de jeter à la rue des salariés attachés eux aussi à leur usine et à leur territoire.
Cela laisse beaucoup d’amertume pour tous
Et vous faites bien de rappeler que les collectivités ont contribué financièrement à la création de cette usine.
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