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Les échecs contre l’échec scolaire ?

Encore une esbroufe

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Sous le titre : « Combattre l’innumérisme à l’école », le ministre de l’Education Nationale nous sort de son chapeau la solution miracle : favoriser la pratique du jeu d’échecs en milieu scolaire.

Voir en ligne : Une nouvelle ambition ...

Instituteur retraité et joueur d’échecs, si j’interviens depuis sept ans dans une école primaire de la commune, c’est bien parce que je suis convaincu des bienfaits du jeu des rois et pas seulement en mathématiques.

Toutefois, je suis scandalisé par ce que je lis sur le site du ministère et bien sûr dans la presse (y compris échiquéenne) depuis le dimanche 31 janvier.

Comment ? Il suffirait de mettre un échiquier dans chaque classe pour combattre l’« innumérisme » et, par extension, l’échec scolaire ? De qui se moque-t-on, alors que dans le même temps l’ancien DRH qui sévit à l’Education Nationale supprime 16 000 postes à la prochaine rentrée scolaire (100 000 depuis 2005, soit deux fois le nombre de licenciés à la Fédération Française des Echecs !) ?
Et qui fournirait ces fameux échiquiers ? Le Ministère ? Que non pas : la fondation « l’Echiquier de la Réussite » qui est une émanation d’A2 Consulting, cabinet de conseil en « management » !

Que les parents d’élèves n’aillent sutout pas croire qu’avec mon petit échiquier sous le bras, je puisse compenser la formidable entreprise de casse de l’Education Nationale (Nationale, pour combien de temps encore ?) mise en oeuvre par les dangereux illusionnistes qui nous mènent dans le mur.
Sait-on qu’il n’y a, pour tout le Morbihan, que 8 éducateurs diplômés de la F.F.é. ? Nous allons être débordés !

Rideau de fumée

Chacun doit comprendre que la signature de la convention entre le ministère et la F.F.é. , qui ne doit pas coûter cher au budget de l’Etat, a surtout servi à épaissir un peu le rideau de fumée qui entoure les suppressions de postes à la rentrée 2011 (voir également la galéjade de l’apprentissage de l’anglais dès trois ans ; voir encore le report au mois d’avril, soit après les élections cantonales, de l’annonce des mesures de carte scolaire ... qui vont certainement être corsées).

Pour terminer, une citation de Stella Baruk (autrement plus compétente que Monsieur Chatel en ce qui concerne les maths) : « Le jeu d’échecs doit rester ... un jeu ». J’ajouterais : ... et tant mieux s’il apporte quelque chose de plus à ceux qui le pratiquent !

Publié le samedi 5 février 2011, par Henri Trélohan.

Messages

  • Je confirme : les recommandations de Stella Baruk ont depuis longtemps montré leur intérêt et leur efficacité dans de nombreuses situations, celles de Châtel, pas que je sache pour l’instant.

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  • La France dernière de l’OCDE pour l’encadrement des élèves

    Les effets de la politique Sarkozy sont criants dans l’Education, malgré le baratin que huit millions de téléspectateurs ont absorbé le 11 février. On ferme des classes, on supprime des postes d’enseignants, les chefs d’établissement sont à la recherche de contractuels pour trouver le remplaçant du professeur absent, ou l’enseignant qui va assurer les heures de maths en terminale scientifique où personne n’a été nommé.

    Et le gouvernement, relayé par la droite locale dans les conseils d’établissement, répète qu’il faut réduire la dépense publique, en supprimant des postes.

    Déjà, comme le montre le rapport remis par le Conseil d’Analyse Stratégique à Fillon (le CAS est un organisme gouvernemental) le taux d’encadrement des élèves, le nombre d’enfants par maître, est le plus faible des pays de l’OCDE.

    C’est encore plus flagrant dans le primaire :

    Entre 2007 et 2010, 50 000 postes d’enseignant ont été supprimés dans le primaire et le secondaire. Les effectifs doivent être réduits d’autant d’ici à 2013. Mais le rapport du CAS préconise de cesser la systématisation du non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux : « Partant d’un taux d’encadrement plutôt faible dans le primaire et le supérieur par rapport aux autres pays de l’OCDE, l’ajustement à la baisse des effectifs doit nécessairement être différencié par niveau d’éducation », explique le rapport.

    Et en plus ils sont mal payés

    Le rapport note également que le salaire des enseignants français est « faible en comparaison internationale ». Cela n’a pas empêché Sarkozy lors de ses vœux aux personnels de l’éducation, le 19 janvier, de défendre les suppressions de postes, expliquant : « Dans la société française nous devons réfléchir autrement qu’en quantité, mais en qualité ». Selon le chef de l’Etat, « il y a 600 000 enfants de moins et il y a 45 000 enseignants de plus » qu’au début des années 1990. « La réponse ne peut pas être celle uniquement du nombre des effectifs, la réponse c’est celle de la qualité de formation et de la qualité de rémunération ». Qualité de la formation : les nouveaux enseignants sont immédiatement mis devant les classes, sans aucune formation pédagogique ! qualité de la rémunération : le CAS vient d’y répondre.

    sur yahoo

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