Accueil > Politique > Ne pas baisser la garde

Ne pas baisser la garde

    Partager : sur Facebook, sur Twitter, sur Google+.

La soirée de mercredi a rassuré ceux qui croient encore au débat démocratique en montrant que du côté de l’extrême droite, c’était un exercice impossible : l’invective, l’outrance, le mensonge n’ont pas masqué la réalité du parti de Mme Le Pen et son incapacité à assumer les fonctions auxquelles elle prétend postuler. Elle a dévoilé au cours de ces deux heures ce que serait sa pratique du pouvoir et ça fait peur.

Mais, prenons garde : selon les études d’opinion, elle a quand même convaincu près de 40 % du public. Ne nous fions pas aux sondages qui nous paraissent favorables, ils peuvent démobiliser les électeurs de Macron, et motiver ceux du FN. Dimanche, pas d’abstention, pas de vote blanc : que le message soit net.

Ni - ni ? NON !

Pour certains, Le Pen et Macron, c’est du pareil au même, kif-kif, peste ou choléra. Moi, ça m’étonne.

Et d’abord pour la vie démocratique : que peuvent espérer ceux qui se reconnaissent dans les mouvements alternatifs, ceux qui veulent un débat plus « horizontal », qui souhaitent plus de participation, de décisions remontant du bas vers le haut ? Ne parlons pas des syndicats et du dialogue social. Les « ordonnances » qu’on reproche par anticipation à Macron seraient de la guimauve à côté du traitement qu’on peut attendre.

Je vous laisse penser ce que serait la vie de ceux qui ne sont pas de la bonne couleur, de la bonne religion, de la bonne culture...

Une France apaisée ?

Comment comprendre ce slogan de Mme Le Pen après avoir regardé son comportement pendant le débat ? Attisant les colères et les ressentiments, elle s’engraisse de toutes les misères et désigne les boucs émissaires pour satisfaire le désir de revanche.

Vous n’aurez pas ma haine ?

Vous avez peut-être vous aussi été bouleversés par le message d’Antoine Leiris, dont l’épouse a été assassinée dans le massacre du Bataclan. Vous avez entendu aussi l’ami du policier tué dans l’attentat des Champs Elysées : « Je souffre sans haine. » Quelle humanité devant l’atroce souffrance ! Mais voilà que François Ruffin, auteur de Merci Patron, crie sa haine... envers Emmanuel Macron dans une tribune publiée dans Le Monde sous le titre Lettre ouverte à un futur président déjà haï 

Etrange convergence entre les extrêmes.

Les bons apôtres

Si les représentants des protestants, des musulmans et des juifs ont appelé sans réticence à voter contre le FN, les évêques de France ont eu moins de courage et se sont contentés d’une réponse jésuitique. Quelques uns cependant ont été plus clairs, comme d’ailleurs l’hebdomadaire chrétien La Vie. Et chez nous, c’est à peine si un tweet a relayé discrètement l’appel d’Alain Juppé à dire non au FN en votant pour le candidat républicain. Comme disait Mélenchon, « des pudeurs de gazelle ».

Publié le vendredi 5 mai 2017, par Paul Paboeuf.

Un message, un commentaire ?

modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par un administrateur du site.

Qui êtes-vous ?
Votre message

Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.

Lien hypertexte

(Si votre message se réfère à un article publié sur le Web, ou à une page fournissant plus d’informations, vous pouvez indiquer ci-après le titre de la page et son adresse.)

Ajouter un document