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Rythmes scolaires, au coeur de la refondation de l’école

25 octobre 2013, 20:03, par Paul Paboeuf

Je vous remercie de votre message qui me donne l’occasion d’apporter des précisions factuelles et aussi des réponses à vos objections de principe. Je reprends vos propos et y apporte mes commentaires en italiques.
L’enfant doit être au coeur de cette réforme, et non le budget...
Je suis complètement d’accord sur ce point ! Et justement, si le fonds d’amorçage a été une motivation supplémentaire – mais j’étais persuadé dès le départ qu’il serait prorogé comme on le voit aujourd’hui – j’étais surtout persuadé que la suppression d’une demi-journée d’enseignement par le gouvernement Sarkozy était une faute : là, vraiment, il s’agissait de réduire les coûts de l’éducation. Rétablir une matinée supplémentaire était une nécessité ! D’ailleurs, il y avait consensus sur ce point jusqu’en octobre 2012 !
Loin de viser à mettre les questions de budget au cœur de la réforme, nous avons d’emblée visé la qualité dans l’offre d’activités périscolaires. Je veux bien admettre qu’il faut encore faire des ajustements, des réglages, mais la qualité y est : on a mis en face les moyens budgétaires à la hauteur !
Nous avons été plus loin puisque nous avons commencé à améliorer l’encadrement des enfants pendant le temps du repas et pendant les temps de garderie avant et après la classe.
Trouvez-vous normal de proposer des horaires décalés qui perturbent les enfants, d’obliger les familles à inscrire leurs enfants à la cantine pour éviter les soucis d’organisation, d’obliger les enfants à manger avec un lance-pierre ?
Là encore, vous m’étonnez ! Je rappelle que les TAP ne sont pas obligatoires, que par conséquent, les parents qui souhaitent reprendre leurs enfants peuvent le faire, à 15h30 quand la séquence est après le temps d’enseignement, et le temps du repas quand la séquence est programmée après la pause méridienne. Personne n’est donc obligé de mettre ses enfants à la cantine.
L’organisation imposée à Questembert est au détriment de l’enseignement, il est inadmissible de perdre 30 min d’apprentissage au retour des TAP pour calmer les élèves parce qu’ils viennent de « s’épanouir » en pratiquant le futsal (pardon : foot-cour !) ou en jouant à se tuer.
Je ne crois pas que l’organisation se fasse au détriment de l’enseignement. Si les TAP avaient été placés en fin d’après-midi, comme certains le revendiquaient, en effet, les temps d’enseignement auraient été placés à un des pires moments pour ce qui est de l’attention des enfants. Cela dit, je sais aussi qu’il faut privilégier des activités plus calmes, qui n’excitent pas les enfants : d’accord, le foot ou les sports trop actifs ne sont pas indiqués, et je veux bien admettre que cela fasse partie des ajustements à opérer.
Je suis également choqué de lire dans le bulletin municipal que les TAP sont une vraie motivation pour les élèves de venir à l’école... Si les enfants ne sont motivés que par ça, autant arrêter de leur apprendre des choses en classe et proposer des TAP toute la journée.
Pour ma part, j’ai lu cette observation qui vient du terrain comme la preuve que, du coup, l’école redevient moins « dure » à vivre pour les enfants, et ça ne remet pas en cause le travail des maîtres : la journée était trop longue, trop intense. Les TAP sont aussi un temps où la pression doit se relâcher (d’où ma remarque plus haut sur foot).
Alors oui, le rythme de l’enfant est à revoir mais pour que la réforme soit efficace, il faut accepter de revenir sur ses décisions et de proposer (et non imposer) une organisation qui répond vraiment aux besoins de l’enfant et non à des contraintes budgétaire.
Ne revenons pas sur les contraintes budgétaires ! Vous dites qu’il faut « proposer », oui sans doute, mais la loi impose ! Si ce n’était pas en 2013, ce serait en 2014, n’en déplaise à certains politiciens. Avec les ajustements, qui doivent se faire, je suis persuadé que nous allons ensemble, si vous le voulez bien, contribuer à la refondation de l’école. Car cette mesure qui concerne le temps de l’enfant n’est qu’un élément de l’effort global en faveur de l’école : à nouveau, on recrute des enseignants, on forme les professeurs, on accueille les moins de trois ans dans les écoles. Je pourrais même ajouter qu’il faudra aussi revaloriser les traitements des maîtres : ils sont moins nombreux qu’ailleurs en Europe pour les enseignements de base et ils sont beaucoup moins bien rémunérés pour leur travail.
Mais ce dernier point n’est pas de compétence communale. En tant que maire, je suis complètement engagé dans la réussite de tous nos écoliers et je porte une grande attention à tous les aspects de l’action éducative.

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