Augmentation des tarifs de garderie et de cantine scolaire
Des choix éclairants
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Lors du conseil municipal du 22 avril, Marie-Anick Martin a fait voter des augmentations de tarifs pour la garderie périscolaire et la restauration scolaire. Les choix qui ont été faits méritent d’être observés de plus près.
Les parents qui le souhaitent, pour des raisons professionnelles, familiales ou autres, ont la possibilité de faire garder leurs enfants avant et/ou après les classes. C’est ce qui s’appelle la garderie périscolaire. Les enfants scolarisés à Beau-Soleil ou à Notre-Dame peuvent aussi prendre leurs repas à la cantine scolaire. Ces deux services constituent une aide très appréciable pour les parents qui travaillent tous les deux, pour les familles monoparentales et pour tous ceux qui ne peuvent pas se libérer aux horaires de début et de fin de classes.
L’approche de l’équipe de Paul Paboeuf : solidarité et justice sociale
L’action de l’équipe municipale de Paul Paboeuf, concernant la garderie et la restauration scolaire, reposait sur la solidarité et la justice sociale, à partir de deux principes :
- les parents ne paient pas la totalité des frais et la mairie en prend une partie à sa charge
- la contribution des parents dépend des revenus du ménage : les foyers sont classés en huit tranches, en fonction du quotient familial, et ceux qui ont les revenus les plus bas paient moins que les plus aisés.
Les choix de Madame Martin
L’augmentation des tarifs pour la rentrée 2014, décidée par la nouvelle municipalité, appelle deux commentaires :
- la hausse des coûts de la garderie et de la cantine scolaire (incontournables) sont totalement absorbés par les parents : la contribution de la mairie n’augmente absolument pas (c’est donc qu’elle diminue, en proportion)
- l’augmentation des tarifs (0,10 € par repas pour la cantine et 1 € par mois pour la garderie) est identique pour toutes les tranches.
Quel est l’impact pour les familles ?
Prenons une famille de deux enfants. À partir de la rentrée 2014, la hausse des tarifs représentera :
- cantine : 2 x 0,10 € x 5 jours x 36 semaines = 36 €
- garderie : 2 x 1 € x 10 mois = 20 €
- soit une augmentation annuelle de 56 €, ce qui n’est pas négligeable.
Moins de solidarité, moins de justice sociale
La baisse relative de la contribution de la mairie va dans le sens d’une gestion de type « utilisateur-payeur », où chacun paie pour les services qu’il reçoit réellement. On s’éloigne du principe de solidarité, qui implique que les citoyens mutualisent les dépenses pour les rendre plus supportables par les plus faibles.
Mais le plus choquant tient probablement dans le fait que la hausse identique des tarifs pour toutes les tranches cache en réalité une augmentation très inéquitable. Regardons-y de plus près en observant ce que cela signifie pour la tranche A (revenus les plus modestes) et la tranche H (revenus les plus élevés).
- cantine : +4,44 % (tranche A) contre +2,66 % (tranche H)
- garderie : +8 % (tranche A) contre +5,88 % (tranche H).
En résumé, les plus modestes voient leur facture augmenter 1,5 fois plus que les plus riches.
Vigilance pour l’avenir
Sans chercher à dramatiser à l’excès, il est somme toute assez éclairant de constater que la solidarité et la justice sociale ne font pas partie des préoccupations de la nouvelle majorité municipale. Il faudra donc continuer à surveiller l’évolution des tarifs de garderie et de cantine scolaire au fil des prochaines années pour éviter que les équilibres sociaux construits par l’équipe précédente ne soient démantelés par l’équipe actuelle.
Publié le vendredi 9 mai 2014, par .