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Des textes en hommage à Sami Ait Abdelmalek

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Son oncle Ali, au nom de Mohand, Linda, Safia et Karim, nous a transmis les textes dits en hommage à Sami soit lors de la cérémonie des obsèques, soit lors de la marche blanche. Nous les publions pour garder la mémoire de Sami.

Voir en ligne : L’édito de Questembert Créative et Solidaire

Avec un courage et une dignité qui forcent le respect, Mohand a été le premier à prendre la parole.

Pour Sami  

Mesdames, Messieurs, mes chers amis, j’aimerais tout d’abord vous dire que nous vivons tous, notre famille, une épreuve qui dépasse l’entendement.

Merci pour votre présence, votre soutien et la manifestation de votre empathie… si utiles à travers vos mots et gestes, pour nous aider à traverser cette rude épreuve.
Les mots, pour qualifier ce qui vient de se passer ne peuvent refléter ce que nous ressentons, moi, Linda, Safia et Karim… et, certainement, vous toutes et tous, cette sidération, cette colère… je sais qu’elle est largement partagée. Vos témoignages, qui nous font chaud au cœur, en attestent.

Nous tenons, très sincèrement, à remercier les pompiers et le SAMU qui sont intervenus immédiatement, mais qui malheureusement, n’ont rien pu faire. Nous ne saurions omettre de citer aussi les services de gendarmerie et de police, intervenus immédiatement aussi, et les remercier pour leur professionnalisme et même, pour leur efficacité et écoute.

Enfin, Madame Marie-Annick Martin, elle-même, mère et grand-mère, et première magistrate de la commune de Questembert. Nos sincères remerciements pour sa réactivité et pour son empathie. A cet égard, l’organisation, à la demande des amis de Sami, d’une marche blanche (qui se déroulera le samedi 27 à 14h30) a été validée par son équipe et par notre famille. Il n’y aura ni slogan, ni revendication autre qu’un message clair et précis : « plus jamais ça » !

Avant de poursuivre la cérémonie, je voudrais m’adresser à toi mon SAMI, en donnant le micro à mon frère Ali.

Notre fils Sami, tu as été depuis le jour de ta naissance, le 30 juillet 1990, la lumière qui a irradié toute notre vie, pour ta vivacité d’esprit, ta gentillesse et ton espièglerie.

Toujours souriant, apprécié de tous, tu as montré beaucoup d’habileté, tant dans les activités sportives que de loisirs, et même à l’école. Tu venais de trouver un équilibre dans ta vie personnelle et professionnelle : tu rayonnais de bonheur tant tu appréciais tes amis, tes collègues de travail à la SAUR… qui t’appréciaient beaucoup aussi et tu étais, au moment du drame, sur le point d’avoir une promotion et de t’installer à nouveau dans ton appartement. Nous garderons à jamais de toi, le souvenir de quelqu’un dont on a brisé un avenir prometteur.

Notre fils adoré, Sami, notre ange, tu as vraiment déployé tes ailes beaucoup trop tôt. Ta présence sera, dans nos pensées, permanente et éternelle.

Sa maman Linda a lu ce très beau poème anglais de Mary Elizabteh Frye (1905-2004)

Do not stand at my grave and weep
I am not there ; I do not sleep.
I am a thousand winds that blow,
I am the diamond glints on snow,
I am the sun on ripened grain,
I am the gentle autumn rain.
When you awaken in the morning’s hush
I am the swift uplifting rush
Of quiet birds in circled flight.
I am the soft stars that shine at night.
Do not stand at my grave and cry,
I am not there ; I did not die.

Ce poème, dont voici une traduction approximative, a été mis en musique ; il montre que la beauté peut apaise la souffrance.

Ne vous tenez pas devant ma tombe en pleurant.
Je n’y suis pas, je ne dors pas.
Je souffle dans le ciel tel un millier de vents,
Je suis l’éclat du diamant sur la neige,
Je suis la douce pluie d’automne,
Je suis les champs de blé.
Je suis le silence du matin,
Je suis dans la course gracieuse
Des magnifiques oiseaux qui volent,
Je suis l’éclat des étoiles dans la nuit.
Je suis dans chaque fleur qui s’épanouit,
Je suis dans une pièce tranquille.
Je suis dans chaque oiseau qui chante,
Je suis dans chaque belle chose.
Ne vous tenez pas devant ma tombe en pleurant,
Je n’y suis pas. Je vis encore.

Sa tante Myriam lui a parlé avec une infinie douceur

(Mon Sami, … Mimi)

Allez Sami, on dit que tu ne fumes pas, que tu pars à la conquête du monde, seau à la main, bouclettes blondes au vent de la plage de Kervoyal, chantant à tue-tête « hisse et ho … Santiano », pour revenir fier de tes quelques gouttes de mer recueillies et bâtir le plus grand et merveilleux des châteaux de sable.

Tu as, tout juste, 3 ans et la vie devant toi.

Tu sais, celle où tu dessinais de superbes fusées tout confort, avec jeux et télévisions à bord. C’est sûr, qu’avec un engin pareil, on ne peut avoir qu’une seule envie, mon Sami, devenir astronaute et rester la tête dans les étoiles.

A, à peine, 10 ans, la politique étrangère t’intéresse déjà. Tu t’interroges sur les choix judicieux ou pas de M. Bernard Kouchner, l’envoi des casques bleus sur les zones de conflits … Tu nous souffles tellement, qu’il est difficile de t’écouter sans esquisser un sourire.

C’est lors d’un tournoi de boules intergénérationnel, organisé par la ville, que papy Youyou, le « champion du monde international » de boules bretonnes, à tes yeux, et toi remporterez le concours. Papy était vraiment fier de ce moment partagé.
Je l’entends encore nous dire : « Ah, vraiment Sami, il joue bien ! », un compliment très simple, que nous seuls , peut-être, connaissons la puissance de ces quelques mots prononcés.

Puis, vient l’adolescence avec ses questionnements. Tu n’as pas encore goûté à la philosophie à l’école, mais tu aimes refaire le monde entre deux parties de basket.
Et, je crois que ce que tu aimeras par-dessus tout, c’est être auprès de tes amis, jamais bien loin de ton « caillou Questembertois, » le plus simplement du monde.

Ah, si tu savais Sami, comme je suis heureuse, qu’une nuit anisée du 2 septembre 2017, nous ayons pu nous dire nos essentiels, nos bonheurs et nos peines, nos liens et, surtout, que nous nous aimions. J’ai découvert sur « Ya Rayah », tes talents de danseur. C’était si bon, le monde nous appartenait.

Mais, il a fallu qu’existe ce maudit samedi soir, pour te briser tous tes rêves.

Si seulement, j’avais pu enfiler une de tes tenues de « Magic Mimi », que tu aimais me dessiner lorsque tu n’étais qu’un enfant, avec des baskets comme celles là, rien n’aurait jamais dû arriver.

Pardon Sami ! Hisse et ho Sami et bien plus haut que toute cette médiocrité !
Je t’aime.

Léo Poligné, un ami fidèle de la famille, a exprimé sa propre peine et partagé la souffrance des proches

A Linda et Mohand, à Safia et Karim, à Fatima et à toute la famille, à tous les amis présents et aux absents pour quelques raisons que ce soit.
Hommage à Sami,

De la part de mes enfants et de toute la famille, Léo Poligné

Sami, ton départ brutal nous laisse dans un nuage d’interrogations. Pourquoi cela ? Pourquoi cette « agression sauvage » ? Pourquoi ! Pourquoi !!!

Nous allons nous réfugier en nous-mêmes pour essayer de comprendre. Faisons le calme en nous pour évacuer les pensées négatives de haine et de vengeance, de peur et de colère, afin que la douleur aigüe qui nous travaille s’adoucisse un peu.

Un peu de philosophie :

  • La sagesse est basée sur l’expérience, l’intelligence et la curiosité ; ce qui signifie : aller vers au-delà des apparences, l’ouverture d’esprit.
  • Le courage : pour dépasser nos peurs ; la force de la persévérance enthousiaste qui enrichit la vitalité de notre être.
  • L’Humanité : la bonté, l’altruisme, l’amour, le respect de la Liberté.
  • La Justesse : être à sa juste place, avoir le sens de l’Equité et de la citoyenneté.
  • La Tempérance pour le respect de l’équilibre, la maîtrise de soi par un choix conscient de vivre humble et modeste tout en reconnaissant ce que nous sommes. -* Etre dans la lumière et savoir pratiquer le pardon.
  • La Transcendance pour mettre notre force bienveillante au service de l’autre. Savoir dire merci à la vie nous rend de meilleure humeur. La spiritualité qui est l’essence de la compréhension de l’esprit des choses peut permettre le développement de soi…

Voilà quelques notes de philosophie qui peuvent nous aider.

Et ces quelques lignes sur « Aimez-vous » ! de Gabriel Ringlet

  • Si vous aimez vos proches, laissez les s’écarter ;
  • Si vous aimez vos petits, laissez les s’élever ;
  • Si vous aimez vos grands, laissez les s’envoler ;
  • Si vous aimez vos défunts, laissez les s’en aller.

Aimez-vous
L’éloignement n’empêche pas la proximité. L’absence ne supprime pas la présence. L’écart n’interdit pas l’alliance. La solitude ne rejette pas la solidarité. L’ombre n’éteint pas la lumière.
Aimez-vous les uns les autres et vous goûterez la paix.
Aimons-nous tous et nous vivrons la vie.

L’hommage de son oncle Ali

« Sami : Ange du Moulin du Calvaire. Gémir et espérer… »

Mesdames, Messieurs, Chers Amis,

J’aurais tant voulu, espéré, ne jamais à avoir à tremper mes doigts dans la colère, dont on sait tous, d’expérience, qu’elle doit être domptée, pour continuer à avancer, à vivre ensemble, sereinement et en paix, pour taper ces phrases, mettre des mots bout à bout, pour tenter de trouver un sens à ce qui n’en a pas… Mais, pour notre mère – et grand-mère de Sami – Fatima, pour Mohand, pour Linda, Safia, Karim, tous si dignes dans leur profonde douleur, mais aussi pour toutes les familles AÏT ABDELMALEK et OLIVER, pour les amis, notamment les jeunes, de SAMI, et pour vous toutes et tous… Nous ne pouvions rester silencieux, y compris dans la compassion !

D’abord, il est exclu, malgré ce nouveau deuil, qui frappe de plein fouet notre famille – i.e. : notre si regretté frère Braham, inhumé récemment, comme chacun le sait, le 20 septembre dernier ! – de se laisser submerger par la haine, de laisser la rage, la violence et la bêtise, s’incruster partout. Eh oui, nous sommes à nouveau en Deuil… Et nous éprouvons une grande douleur, une profonde tristesse… Causée par la mort de nos êtres si chers ! Comment se résigner à en être privé ? J’imagine ainsi, aisément, ce que vous éprouvez… « C’est juste, terriblement affreux… un décès si sauvage »… Et vos pensées, votre affection, très sincèrement, contribuent à nous aider dans l’épreuve, dans vos messages et mots pleins de réconfort et de soutien, et sachez bien, toutes et tous, que nous résistons « dans notre oasis de fraternité », à Questembert, à Paris, à Windsor (Angleterre) ou à Beni-Djemhour en Kabylie (Algérie), que nous résistons par et dans l’amour, car l’amour et l’amitié sont toujours plus forts encore que la mort, que la barbarie, la bêtise, l’imbécillité – du latin « imbecillus » (« dépourvu de béquilles, faible »,) sottise, bêtise et manque d’intelligence…) - aurait-on certainement dit avec Sami, lors d’un échange philosophique, ensemble, au Moulin du Calvaire ou à Kervault, à Questembert, et ce, après avoir évoqué Arthur Shopenhauer, et son art d’avoir toujours raison… où l’auteur, que notre frère Mohand, philosophe de la vie quotidienne et grand amoureux de la pensée, et aujourd’hui anesthésié par la souffrance de la perte et du manque, t’avait fait découvrir, à ma grande surprise et satisfaction à l’époque, montre que la dialectique n’est pas naturelle où innée mais qu’elle s’apprend… Et, surtout, me disais-tu, en me provoquant gentiment, en m’appelant « Tonton Ali », qu’il ne faut pas jamais, selon lui, confondre « véracité » et « vérité d’une thèse »… Safia et Karim, mais aussi tes parents, cher Sami, étaient parfois à la fois heureux et agacés, par ta manière de débattre, alors que tu n’avais pas encore 16 ans, et de réfuter leurs propres propos sans toujours apporter de preuves irréfutables… Pardon de le rappeler aujourd’hui, mais je garde le regret de ne pas avoir renouvelé avec toi, ces moments exquis, trop rares, car nous ne prenons jamais suffisamment de temps avec les personnes qu’on aime… - ainsi, alors que tu n’étais qu’en classe de seconde au Lycée, comment aurions-nous pu imaginer une telle destinée ? « La mort, écrivait Tahar Ben Jelloun (cf. Les yeux baissés, 1991), est la dernière parole du destin » et la sagesse de la tradition arabe n’enseigne-telle pas que « la mort est un vêtement que tout le monde portera » ?

Nous avons, néanmoins, en pensant à Sami et à sa vie brisée en plein vol, un sentiment d’horreur, une très violente impression de répulsion, d’effroi et même de répugnance… Et tout cela à cause de la laideur de la saleté… de ces comportements obscènes, orduriers, qui nous inspirent aujourd’hui, le dégoût… Comment accepter qu’on périsse d’une mort aussi violente ?

Tout ces ressentis sont légitimes et, même, fondés, d’une certaine manière… C’est subjectif mais nous le ressentons ! Quand nous pensons à toi, SAMI, c’est au contraire, un message de beauté, d’amour et d’amitié profonde… C’est cela qui reste et doit rester, contre vents et marées : j’éprouve, pour ma part, en pensant à toi, un sentiment d’admiration, de plaisir, et même de noblesse d’esprit… Sami, ton beau visage, encore ce matin, souriant et espiègle, une belle âme… qui s’est, hélas, trois fois hélas, retrouvé au plus moment dans ce lieu, pourtant chargé de joie, de plaisir, les Halles de Questembert, haut-lieu d’échanges marchands et humains, de relations sociales et de vie… Aujourd’hui, les violences se banalisent et les agressions, de toutes sortes se succèdent dans nos sociétés… Il n’est pas question d’en parler, si ce n’est pour rappeler que Sami en a été une victime, comme toujours, innocente… Malgré la colère, voire la rage, j’aimerais ne garder de cela, que deux choses : 1) la dignité formidable, exemplaire, de Mohand et Linda… pas d’autres commentaires ; 2) l’intelligence et la maîtrise de soi incroyables, la sagesse aussi, non dénuée de force, du frère de Sami, Karim, qui, malgré une rage difficile à contenir, a d’emblée évacué les notions terribles de « vengeance » et de « vendetta »… Merci à eux d’avoir ainsi tout fait pour apaiser nos propres douleurs, et parier sur un avenir meilleur, le soleil après l’orage, que dis-je, le tsunami…

Sami avait suivi – et là encore, quelle horreur d’utiliser l’imparfait, à l’instar de l’hommage à Braham le mois dernier, d’abord à Tours, puis dans la Salle « Alan Meur » – la quasi-intégralité de sa scolarité à Questembert : école maternelle, primaire, le Collège Jean-Louis Chrétien (Les Buttes), en fait à deux pas d’ici, Lycée Marcellin Berthelot, puis études à Rennes 1, après l’obtention d’un BAC E.S. (économie)… un intérêt réel pour cette discipline, l’économie, et un intérêt, tout aussi réel, tout au moins selon Mohand, qui appréciait tant que son fils adoré marche dans ses pas, pour le droit, vont l’amener à vivre une carrière d’étudiant, en économie et en droit… Mais Sami ne comprenait pas toutes les contraintes imposées, scolaires et universitaires, par l’institution… Il a goûté et même beaucoup apprécié certains apports, sans être en mesure d’y trouver un chemin dit « professionnalisant »… Pendant toute sa scolarité, SAMI a recherché une relative autonomie, notamment financière, en travaillant pendant les congés d’été… Deux saisons au Bar, au Guerno, au « Brassin Belge »… Le jeune, toujours agréable, et avec tout le monde, a même, m’a-t-on appris, « mis un peu d’ordre sur l’ordinateur du patron » ! Fier de son apport, Sami restait discret néanmoins ; pépiniériste (Chez Duval, à Molac), et ce, plusieurs saisons… Doit-on chercher plus loin, son projet professionnel ? Je ne le pense pas, au regard de l’opportunité que Sami a su saisir, … Linda s’en souvient et revoit la scène : une annonce dans un Journal – à Questembert, « Ouest-France » – la Mission locale Jeunes de Questembert, pour les 16-25 ans donc, propose des stages et même des emplois-formation… Réunion à la Salle « Alan Meur » ; les parents lui conseillent vivement d’y aller faire des rencontres et, au moins, s’informer… Sami, comme tous les jeunes, s’interroge sur la pertinence de ces réunions mais finit par s’y rendre ; une personne lui propose alors un stage dans les métiers de l’eau… et Sami entrera, pour une première expérience, comme on dit, à la SAUR ! Une lettre de motivation et un C.V. à VEOLIA mais c’est l’entreprise, la SAUR qui lui proposera une formation par alternance (de niveau « B.T.S. ») puis divers stages : un de trois mois, à Locminé, différents autres stages – et chacun sait ici que la patience est nécessaire ! – pour obtenir un emploi à Vannes-Theix… Mohand a dit l’essentiel, dans son magnifique hommage en ouvrant cette cérémonie, concernant cette magnifique intégration dans l’entreprise SAUR… Comment ne pas être reconnaissant ?

La gentillesse, déjà louée, de Sami, était déjà à l’ordre du jour, quand il était enfant… A l’école, en centre de loisirs, dans les activités sportives, les louanges pleuvent : le sourire, la sympathie, le dynamisme et la capacité à communiquer…

Au Tennis-Club de Questembert, au Golf où son père l’avait emmené dès l’âge de 9-10 ans, ses facilités étaient reconnues et prometteuses mais c’est le Basket (avec le maillot Tango des Avettes) qu’il avait choisi… Plusieurs saisons, sur le terrain comme meneur de jeu, et des amitiés indéfectibles, avec les autres joueurs, qui sont tous devenus ses meilleurs amis – pardon de ne pas les citer tous, mais je pense à l’un d’entre eux, Emeran, qui est venu d’Australie, pour l’accompagner, aujourd’hui, dans sa dernière demeure, à l’instar de Charly et de bien d’autres, garçons et filles, plus ou moins proches de Questembert, que Sami a toujours vécu comme un « cocon » réconfortant et protecteur ! En fait, l’arrêt du Basket a été dû à un léger accident de voiture…

L’environnement – et en l’occurrence la problématique de l’eau, de son assainissement – était au cœur de la vie de SAMI, du sens qu’il en donnait… Au Calvaire, au Moulin, Mohand ne bénéficiera plus de son aide, de ses conseils aussi sans doute, pour tailler les arbres et ramasser les figues, nous ne verrons plus, sur les parkings, à Questembert, la voiture blanche de la SAUR… Il reste néanmoins le souvenir, la mémoire… De Sami, dont l’ouverture culturelle, et Safia et Karim se ressemblent tant en la matière… La Bretagne tolérante et bienveillante a accueilli la famille AÏT ABDELMALEK et il n’avait pas besoin d’en parler tant la culture est vécue profondément, l’Angleterre et l’identité britannique ont enrichi notre petit, et si regretté Sami, mais la culture berbère n’était pas absente, loin s’en faut, de ses préoccupations… Danser avec Myriam sur des rythmes endiablés de Raï modernes et traditionnels à la fois, écouter ses grands-parents évoquer leur « vision » de l’Histoire, toujours intéressé, concerné, le regard malicieux, emprunter à la médiathèque – lieu de travail de Linda – une B.D., que j’ai lue aussi, « Un maillot pour l’Algérie » (de Rey) et écouter une musique du monde, mais aussi, bien comprendre, aussi, puisque j’ai eu l’occasion d’échanger sur ce point avec lui, qu’on porte moins un nom qu’on est porté par son nom… Sami.

Le mot du jour, c’est malheureusement, et c’est à la fois surréaliste et si réel, le mot, « obsèques »… En anglais « Funeral » (pour la si regrettée aussi, Jane, tante de SAMI, à Windsor) et en Breton « Obidoù »… Merci à Funélys, entreprise de Pompes funèbres, de nous avoir ainsi facilité les choses… et comme chantait Brassens « Plutôt que d’avoir des obsèques manquant de fioritures… J’aimerais mieux, tout compte fait, me passer de sépulture » (Les Funérailles d’antan, 1960)

Le pauvre Sami ne savait pas encore ce qu’est la vie, comment aurait-il pu savoir ce qu’est la mort ? D’ailleurs, le savons-nous ? Que dire d’autre que la mort est une interrogation, un mystère, un passage… Sami, nous ne t’oublierons jamais et nous perpétuerons ton souvenir et ta beauté d’âme, et ne retiendrons de toi, que le meilleur, c’est-à-dire, tout.

Décidément, il fait le dire et le redire, le bonheur de l’humanité, de la vie en société, exige, encore et toujours, que règne la concorde – en latin « cum cordia », les cœurs rassemblés - qu’il n’existe aucune entrave à la liberté d’esprit et de conscience, mais aussi, une impérieuse nécessité de respecter les autres ! Ta famille, autour de toi, est unie, tes amis aussi, ta famille élargie, cher Sami, d’amour spirituel, et nous ne cesserons de cultiver la culte de l’amitié, de l’ouverture à la différence, de la tolérance et de la non-violence. A cet égard, et pour finir, d’abord un proverbe inscrit dans les paradigmes de la culture celtique « Gant ma vo skanv douar da ziskuizhan evitan » (« Que la terre où tu vas reposer te soit légère » ; en effet, On pourrait considérer que fleurir une tombe c’est de l’acharnement thérapeutique, pour reprendre le mot issu des Euphorismes de Grégoire Lacroix, mais c’est surtout faire douter la mort de sa victoire ».

Enfin, pour passer, samedi prochain, de la compassion à l’action, encore une fois républicaine, démocratique, et donc pacifique et citoyenne, j’aimerais terminer par le communiqué, unique propos et cadre à l’occasion de la Marche Blanche à la mémoire de Sami… et plus ! Voici le communiqué de la Famille de SAMI (notre mère – et grand-mère - Fatima, Mohand et Linda, leurs enfants, Mohand-Séghir, Mourad, Nadine, Myriam, leur famille respective aussi, mais aussi Richard & Clare, et bien sûr Jane, partie bien trop tôt, et Braham, qui se serait vivement associé à la démarche et à la rédaction de ce texte et à l’idée de ne pas s’immiscer 1) dans une procédure juridique et 2) dans une problématique politique, ou de revendications souvent plus idéologiques qu’humanistes !)…

« Marche blanche : contre la violence »…
« A l’initiative des amis de Sami, un rassemblement citoyen est organisé à Questembert le samedi 27 octobre, à 14h30 pour ne jamais oublier ; la couleur blanche et, aussi, le silence (pas de slogans), sont les seules consignes pour rappeler la dignité, l’espoir et l’innocence. Plus jamais ça ! »

Pour la Famille AÏT ABDELMALEK,
Ali, un « Tonton » de SAMI

Publié le mercredi 21 novembre 2018, par Rédacteur.

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