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> Pas d’avenir sans mutation

28 décembre 2006, 13:46, par HG

Contribution au débat (suite , H.G.)

(II)- pour essayer de penser globalement

Avant de voir comment agir localement, je propose un détour pour tenter de prendre en compte les arguments qui nous(1) sont souvent opposés.

Je commence par ces quelques lignes provocatrices mais utiles à entendre d’un récent article cinglant d’un journaliste économique du Monde », E. Le Boucher, sous le titre Arrêtez la salade verte.

[...]« montrer l’exemple, écrit-il, avoir mauvaise conscience, se serrer la ceinture, entrer volontairement dans la « culture de la modération », [... ], dénoncer les vilains capitalistes qui ne veulent pas produire autrement et faire des produits qui durent… n’empêchera pas la terre de bouillir... et ne va pas changer le capitalisme. [...]. La France est responsable de 1,5 % des émissions mondiales de CO2 : 368 millions de tonnes sur 24 milliards. Les Français auraient beau élire un vice-président tout vert, rouler à vélo et couper le courant, cela ne changerait strictement rien.... Le même journaliste poursuit en admettant que la gestion du climat ( et des autres questions environnementales) posent une question inédite à l’humanité, un véritable défi. « [...]Il faut, poursuit-il, que tout le monde participe et qu’il n’y ait pas de gros malins profitant sans rien faire de l’effort des autres[...] Ce n’est pas de proposer aux récalcitrants ( Les Etats Unis, ou la Chine...) la « modération » ou de changer le capitalisme... que viendra la solution[...] »

On voit bien qu’il exclut comme étant sans effet : le cri d’alarme, l’exemplarité, la restriction volontaire...et le grand chambardement. Alors que propose-t-il ?
« Prendre conscience (comme les écolos et Al Gore), taxer le CO2 (comme N. Hulot, Al Gore..), mais à l’échelle mondiale,.... [et] à condition de décupler les efforts de recherche et le développement des énergies propres...et à condition de ne pas opposer réduction des effets de serre et croissance. » (cf Rapport Stern sur lequel je reviendrai : « c’est le réchauffement qui menace la croissance. »

Enchaînons par quelques réflexions de J.CL Fitoussi de l’OFCE (Le Monde du 27-9-06). Ce dernier fait en particulier référence aux travaux de Georgescu-Roegen (1906-1994) considéré comme le Père de la notion de décroissance. « Le processus économique, écrit Fitoussi (je cite librement), produit, du fait de ses multiples interactions avec la nature, des conséquences irréversibles. Nous puisons dans des stocks de ressources naturelles non renouvelables (pétrole, matières premières, etc.) et dégradons ou modifions qualitativement les fonds environnementaux en leur imposant un rythme d’exploitation supérieur à leur capacité de régénérescence (terres agricoles, eau, ressources maritimes, etc). »

La loi d’entropie* nous rappelle que nous laisserons aux générations futures un patrimoine naturel moindre et moins adapté à leurs besoins que celui que nous avons hérité. Plus encore [...] Le rythme économique (la croissance, et donc la rapidité de prélèvement de ressources limitées) se libère du rythme écologique (la capacité de régénérescence ou de renouvellement de ces mêmes ressources, terres, eau,.. mais aussi biosphère, climat...).

Le problème n’est pas susceptible de solutions politiques simples (ex. demander à la Chine ou à l’Inde de limiter leur dynamisme économique et donc leur prélèvement de ressources pour mieux assurer notre propre surconsommation). Nous ne pouvons imposer aux autres notre rythme « écologique ». En effet, notre moindre dynamisme économique tient essentiellement à notre niveau de vie qui résulte lui-même de notre surconsommation écologique.
La décroissance ou même la stagnation au sein de nos pays développés impliquerait soit que l’on s’accommode des inégalités existantes, soit que l’on impose une nouvelle redistribution (autoritaire) impliquant une égale répartition des ressources...


(1) je parle de ceux qui pensent que la prise en compte urgente des problèmes d’environnement est essentielle

* entropie : dans l’univers, la quantité d’énergie libre (susceptible d’être transformée en travail mécanique) diminue avec le temps

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