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Déclin démocratique : la responsabilité des « corps intermédiaires »

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Les « corps intermédiaires » sont à la mode ! Syndicats, partis politiques, chambres consulaires, associations d’élus, etc. Macron les aurait ignorés, méprisés, de sa hauteur jupitérienne ou de sa morgue bonapartiste. Oui, sans doute, mais dans quel état étaient-ils ces corps intermédiaires ? Et le second tour de la présidentielle entre Macron et Le Pen n’est-il pas le résultat de leur affaiblissement général, commencé bien avant 2017 ? Et s’ils étaient eux-mêmes en partie responsables de leur effondrement ?

Que reste-t-il des syndicats, des chambres consulaires, des partis politiques ?

Trop peu de salariés s’inscrivent dans les syndicats, et même votent aux élections professionnelles. Seule la CFDT semble faire des propositions audibles... mais sans forcément se faire entendre. Pour la plupart, ils se concentrent sur des intérêts catégoriels. Les exemples sont multiples.

Les chambres consulaires, bien dans leur rôle peut-être, semblent plus préoccupées de défendre leur pré carré et les intérêts particuliers de leurs mandants sans s’élever vers une vision plus générale, sans proposer un projet collectif qui serait partageable.

Que reste-t-il des partis politiques ? Peu de chose sinon rien. Sauf ceux qui s’engraissent de toutes les frustrations, sans faire des propositions applicables. Pire, ils participent sans vergogne à la diffusion de fake news, comme ce qui s’est dit à propos du traité signé l’autre semaine à Aix-la-Chapelle. À voir ici. D’autres se réfèrent goulûment à des complotistes qui ont fricoté avec des révisionnistes antisémites.

Et les autres ? Sont-ils désormais plus que des écuries autour d’un candidat potentiel à une élection et d’abord à l’élection présidentielle ? Les « primaires » ont apporté un éclairage cruel sur ce dévoiement. Fillon et Hamon en ont fait les frais en 2017, et l’élection de F. Hollande en 2012 a été une victoire à la Pyrrhus : dès le lendemain, les équipes écartées par la primaire ont organisé la fronde et crié à la trahison, montrant l’incapacité du PS à porter un projet commun et à se rassembler pour conduire l’action.

Toujours confiance dans les maires, et pourtant...

On dit que seuls les maires gardent la confiance de leurs concitoyens. Sans doute. Pourtant, il leur arrive aussi d’oublier les nuances, ou pire, de raconter des salades. J’aurais sur ce point de multiples exemples à donner, sur les contrats aidés, sur les dotations, sur la Taxe d’habitation. Voir quelques notes sur le congrès des maires de 2017. ou encore sur la baisse des dotations ou bien sur la taxe d’habitation.

Mais surtout qu’ont-ils fait beaucoup d’entre eux pour intéresser les citoyens aux débats publics ? Car, dans leurs revendications hétéroclites et parfois contradictoires, les gilets jaunes demandent à être entendus, à être informés, à participer aux décisions qui les concernent. Cela implique que les citoyens aient accès aux informations : des bulletins municipaux qui expliquent, des réunions ouvertes au débat, etc.

Au niveau de la commune et de la communauté, comment les habitants ont-ils été associés à l’élaboration du PLU intercommunal, à la réflexion sur les « mobilités », aux enjeux du PCAET (Plan climat air énergie territorial). Et aujourd’hui, comment au niveau local, peut-on apporter notre contribution au grand débat national ? Oui, je sais, beaucoup tordent le nez : «  c’est joué d’avance, les questions sont biaisées, il n’en sortira rien ». Pourtant, il faut y aller, s’impliquer : si nous ne faisons rien, de quoi pourrons-nous plaindre ?

Publié le samedi 26 janvier 2019, par Paul Paboeuf.

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