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La CUP est pleine

Bien peu de projets pour notre commune et notre communauté

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Notre collègue du conseil municipal, Maxime Picard, est aussi conseiller régional et, à ce titre, il représente la Région au Lycée Marcelin Berthelot, il participe à la Mission Locale pour l’Emploi du Pays de Vannes ainsi qu’au CUP (Comité Unique de Programmation) qui valide les projets locaux susceptibles d’être financés par des fonds régionaux, européens ou d’Etat. Il nous parle de la dernière réunion du Comité, dans les locaux de Questembert Communauté.

Mercredi 18 avril, le CUP se réunissait à Questembert, une belle occasion pour la Communauté ?

Oui, on aurait pu le croire, car en règle générale, le lieu du comité est lié aux dossiers examinés le jour-même : en effet, vu que chaque projet est présenté par son porteur lors d’un « grand oral », la logique de proximité prévaut pour faciliter la tache de chacun. Donc ce mercredi 18 avril dernier promettait d’être une belle journée.

Rappelons que cette instance au nom informe est l’espace partagé entre l’État, la Région et les intercommunalités du Pays de Vannes pour orienter les financements vers les projets du territoire. Les crédits à affecter sont le plus souvent soit des crédits européens, soit des crédits régionaux.

Le comité se compose pour moitié de représentants des collectivités territoriales concernées et l’autre moitié de la société civile organisée, c’est-à-dire les membres du conseil de développement du Pays de Vannes. Il est co-présidé par Pierre Le Bodo, président du Pays de Vannes et Anne Gallo, élue régionale référente pour le Pays de Vannes.

L’idée de nous réunir à Questembert pouvait donc être annonciateur de beaux projets pour notre commune. L’espoir était là. Il a rapidement cédé place à l’inquiétude.

Quel était le principal sujet de ce comité ? Le contrat de Ruralité, c’est bien ça ?

Oui, le premier point de l’ordre du jour est la candidature du Pays de Vannes au contrat de Ruralité, dispositif national orienté vers la redynamisation des communes péri-urbaines et rurales. A première vue, très bonne idée : les contrats permettent de mobiliser des financements Etat allant de 300 000 Euros à 1 Million d’Euros selon les dossiers.

Au-delà des limites de ce dispositif, qui exclut quelques communes pourtant exemplaires de la couronne vannetaise (Saint-Avé), le dossier doit s’adosser à des projets en cours sur les centres-bourgs, les centres-villes. Autant dire que pour Questembert, vu le refus de la majorité municipale lors de la dernière séance du conseil de regarder la situation en face, aucun projet questembertois ne figurera dans les annexes de ce dossier de candidature. Heureusement, nous aurons éventuellement une chance de nous rattraper par la suite, sous réserve que les crédits ne soient pas consommés par d’autres, et vu l’ampleur des problèmes, ce serait étonnant …

Il n’y avait aucun projet pour notre territoire ? Vraiment

Si ! l’honneur est sauf. Mais un seul projet qui concerne Questembert. Pas la collectivité publique, ne rêvons pas. En l’occurrence, une entreprise de construction de maisons en bois et paille, Échopaille,une SCOP installée à Larré, veut déménager pour s’installer à Questembert. L’entreprise se développe, a besoin d’espaces, pour travailler, pour stocker, et le projet est de qualité. Tant mieux.

Mais, cela n’a jamais été évoqué en conseil municipal ?

Eh non ! Comme nous n’avons pas le droit de parler d’emploi en conseil municipal, nous n’avons jamais évoqué ce beau projet dans nos débats municipaux. Dommage, car parler d’emploi n’équivaut pas à se lamenter sur les situations critiques, ni à créer je ne sais quel climat anxyogène. Notre territoire subit une puissante mutation, avec ses réussites, ses échecs, ses tensions. Mais il doit aussi être bien défendu, c’est-à-dire que chacun doit faire ce pourquoi il a été élu.

A l’échelle du Pays de Vannes, c’est mieux ?

Oui, le Pays de Vannes est vivace, dynamique ! Nous avons entendu les maires du territoires, pour présenter de beaux projets : tiers-lieu culturel à Theix-Noyalo, coeur de bourg de Meucon, école de Monterblanc, voies douces d’Ambon. A chaque fois, avec des styles bien différents, des élus passionnés par leur commune, qui viennent expliquer comment le projet s’inscrit en résistance contre la fatalité de l’abandon des centres-villes et la concentration des populations dans des quartiers dédiés à l’habitat dans les grandes villes.

Avec les autres membres du comité, nous les écoutons avec bienveillance, essayons de relier leurs objectifs locaux avec ceux qui justifient notre concours financier, en essayant parfois d’infléchir tel ou tel aspect du projet si cela nous paraît possible.

En toute hypothèse, il y a de quoi se réjouir à observer nos élus refaire territoire, refaire lien social dans une société où nous vivons trop les uns à côté des autres sans réellement vivre avec les autres. Mais quand on est questembertois, on ressent comme un vide … Car chez nous, le discours n’est pas au sursaut, au réveil. Et on se prend à regarder du côté de Muzillac.

Je devine une pointe d’envie, sinon de jalousie

Non peut-être, mais j’ai senti comme le coup de grâce. Car entrent dans la salle Jo Brohan, maire de Muzillac et son adjointe à la culture, Fabienne Vassort. Le projet qu’ils viennent présenter concerne la rénovation du centre culturel « Le Vieux Couvent ». Le projet s’élève à 2,2 millions d’euros et consiste également en une réorientation de l’usage du bâtiment pour renforcer sa dimension culturelle. Pour en arriver là, Mme Vassort explique qu’un comité composé d’élus, de professionnels et d’usagers a travaillé. Beaucoup, car il fut une période en amont du projet oùu ce comité se voyait au moins une fois par mois. Visites d’équipements équivalents, réunions de travail, bref, une concertation, une vraie.

Et puis ces lieux accueillent une école de musique communale ; celle-là même qui divorça il y a peu de celle de Questembert. Et là, la comparaison fait frémir. 86 élèves inscrits dont 2 tiers de la commune. 12 instruments enseignés, 60 heures d’enseignement par semaine. 118 000 euros de dépenses, 67000 euros de recettes, l’écart pris en charge par la commune.

A Muzillac, l’école de musique est un pivot d’une politique culturelle qui structure le projet municipal. Jo Brohan n’est pas un illuminé, et son expérience lui est utile pour reconnaître qu’une commune attractive doit se doter de services de nature diverse, sportifs, associatifs, sociaux, économiques, sanitaires, commerciaux, et donc aussi culturels.

Ce simple constat n’est pas fait à Questembert. Nous en sommes là. Nous perdons du temps. Beaucoup de temps. Trop.

Publié le mercredi 2 mai 2018, par Maxime Picard.

Messages

  • Je ne comprends pas le comparatif entre Muzillac et Questembert concernant les écoles de musique ? Pouvez-vous être plu clair ?
    Et plus globalement, avez-vous une explication de « pourquoi » Questembert ne dépose pas de demandes de soutien financier ?

    Répondre à ce message

    • Pour ce qui est de la comparaison des écoles de musique de Questembert et Muzillac, il faut rappeler qu’il y a encore 2 ans, elles ne faisaient qu’une ! les 2 communes s’étaient associées pour organiser un service commun.
      Les communes ont « divorcé », chacune ayant de son côté recréé une école de musique communale.
      Muzillac et Questembert sont des communes de taille comparable. Or la fréquentation de l’école de Muzillac nouvelle formule est bien supérieure à celle de Questembert (du simple au double). Il faut sans doute comprendre que les uns sont attachés au service rendu aux familles, les autres beaucoup plus à la maitrise comptable du coût financier d’un service de ce type.

      Sur la 2ème question, il faut relever que Questembert a déposé un dossier sur l’école publique, ce qui parait logique. Ce qui l’est moins, c’est le constat que notre centre-ville, à l’instar de la plupart des centres-villes de villes moyennes ou de communes rurales souffre d’une perte d’attractivité. Or, que ce soient le contrat de ruralité évoqué dans le texte, les appels à projets sur l’attractivité des centres-villes lancés par la région (on verra pour 2018, mais pour 2017, pas de dossier), ou que ce soit un projet libre soumis à notre comité, il n’y a pas de dossier déposé.

      Comme élu du territoire, je m’en étonne. Mais j’ajoute pour avoir accompagné les communes de l’arrondissement de Redon pendant 5 ans sur ce type de sujets, je n’ai que rarement constaté de telles inerties. Quand je me remémore les projets de Bains-sur-Oust, Guipry-Messac, Le Grand-Fougeray, Sainte-Marie, Le Sel-de-Bretagne, Lohéac, Maure-de-Bretagne, Bain-de-Bretagne ou Guichen, je me dis que même les communes les mieux loties ont des stratégies de développement ...

      Comme si tout allait au mieux dans le meilleur des mondes ...

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