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Retraites : selon que vous serez puissant ou misérable

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A travers quelques exemples, le journal Le Monde dans son supplément Argent daté du samedi 16 octobre mesure l’impact concret de la réforme des retraites : « La réforme des retraites va surtout pénaliser ceux qui sont entrés tôt dans la vie active, les carrières courtes et les chômeurs en fin de droits. » Faut-il encore faire un dessin ?

Pour les cadres, la loi imposée par le gouvernement Sarkozy ne va pas changer grand chose : entrés dans la vie active plus tardivement, ayant bénéficié d’études supérieures, ils travaillent déjà au-delà de 60 ans pour ne pas subir une décote trop forte. De plus, ils ont pour la plupart souscrit des assurances complémentaires - leurs rémunérations le leur permettaient - cependant, la fin de l’accord Agirc/Arrco aurait plus de conséquences puisqu’ils ne pourraient plus liquider leurs retraites complémentaires avant 65 ans. En résumé, pour un cadre ayant fait des études, rien ne change ; en revanche, une femme cadre avec trois enfants perdrait le bénéfice de la surcote... Comme on dit, tous les hommes sont égaux, mais les femmes le sont moins.

Pour une femme qui a commencé tard à travailler, la punition est sévère : elle devra attendre 67 ans pour toucher sa petite retraite à taux plein. Quant à l’ouvrier qui a commencé jeune, il est le grand perdant. Il va devoir travailler plus longtemps - s’il n’est pas licencié parce que trop vieux - et il va perdre la surcote qui lui donnait quelques euros de plus.

M. Woerth vous dit que c’est une réforme juste ! Alors avec les exemples donnés ici, vous allez sûrement le croire.

Publié le mardi 19 octobre 2010.

Messages

  • Toujours plus pour ceux qui ont déjà tout, et de moins en moins pour les plus pauvres : c’est la règle aujourd’hui.

    Ensemble tout devient possible... pour les copains et les coquins

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  • Dans son article « Financement des retraites : l’enjeu des cotisations patronales », Bernard FRIOT, professeur d’économie et de sociologie à l’université Paris X, écrivait :

    « On oublie toujours, quand on raisonne sur l’avenir des retraites, que le PIB progresse d’environ 1,6 % par an, en volume, et donc qu’il double, à monnaie constante, en 40 ans. C’est pourquoi nous avons pu multiplier par 4,5 les dépenses de pension depuis 1960 ».

    Pourquoi une information aussi déterminante est-elle censurée ?

    Parce que tout simplement un petit calcul facile, montrerait que ceux qui nous gouvernent, nous prennent pour des demeurés.

    - En effet : si aujourd’hui 10 actifs produisent un gâteau de 100 et qu’ils ont à charge 4 retraités. C’est 14 personnes qui se partagent un gâteau de 100. Ainsi la part de chaque personne est de (100 : 14) soit 7,14.

    - Si dans quarante ans, 10 actifs produisent un gâteau de 200 et qu’ils ont à charge 8 retraités. Ce seront 18 personnes qui se partageront un gâteau de 200. Ainsi la part de chaque personne sera de (200 : 18) soit 11,1.

    C’est limpide ! Il sera donc possible de financer des retraites au même niveau qu’avant leurs réformes à remonter le temps. De plus, la part de gâteau restante pour l’investissement et l’élévation du niveau de vie sera bien plus importante en 2040 (en monnaie constante).

    Alors, où est donc le problème ?

    Pourquoi cet acharnement à détruire un système qui fonctionne bien ? Parce que le système social français, mis en place par le Conseil national de la résistance (CNR) en 1945, met en rage les hommes d’affaires et les financiers pour des raisons évidentes. Par exemple, il leur est impossible de réaliser des plus values « boursières » sur 40% de notre part salariale (les fameuses cotisations sociales patronales) qui payent notre retraite et notre santé, en toute dignité et responsabilité. N’oublions pas que ces cotisations sociales représentent notre salaire différé qui est le fruit de notre travail. Il ne s’agit ni d’assistanat ni de charité patronale comme le laisse entendre une mauvaise propagande.

    Et c’est bien là que se situe tout l’enjeu de leurs réformes : les classes dirigeantes rêvent de faire main basse sur notre salaire différé. Pour s’emparer de cette « galette », leur stratégie consiste à réduire nos droits pour nous contraindre, de plus en plus, à financer notre santé et notre retraite par des assurances privées. Ils ont d’ailleurs déjà commencé : les réductions de cotisations patronales se multiplient depuis 2002 et atteignent déjà près de 30 milliards chaque année. Combien de ces 30 milliards sont allés aux investissements productifs ? Combien d’emplois créés ? Quelle efficacité au regard des sommes englouties ? Quelle évaluation ?

    De plus, le fait que notre système fonctionne bien sans aller faire un tour sur les tapis verts des casinos boursiers met en évidence l’inutilité et le rôle prédateur des acteurs de la sphère financière."

    Ceci est confirmé de façon magistrale dans le Monde Diplomatique de Février sous le titre :

    « Faut-il fermer la bourse ? »

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