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Un documentaire sur E. Pisani à l’IRIS Cinéma

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Depuis plusieurs années, l’Iris Cinéma s’est engagé dans le « Mois du documentaire » organisé en novembre par l’association Daoulagad Breizh qui travaille à l’année à la promotion de l’audiovisuel de Bretagne. Le cru 2012 est de grande qualité. A côté du <i< Marley film documentaire de Kevin Macdonald consacré au chanteur Bob Marley, programmé le 6 novembre à 20h, il faut retenir C’est beau la politique, vous savez ! dont le personnage principal est un jeune homme de 94 ans, Edgard Pisani.

Edgard Pisani, c’est qui ?

Le vieux monsieur d’aujourd’hui a été d’abord un jeune résistant de la première heure. Il participe à la libération de la préfecture de Paris ; dans le film Paris brûle-t-il ? c’est Michel Piccoli qui tient son rôle. Son action lui vaut d’être distingué par les membres du Conseil national de la Résistance. (voir ici le programme du CNR publié adopté le 15 mars 1944) Pisani devient alors le plus jeune sous-préfet de France en 1944.

Jusqu’au début des années soixante, il mêle ses fonctions de haut fonctionnaire et d’élu (gaulliste de gauche, oui, ça a existé). Il arrive au premier plan comme ministre de l’agriculture en 1961, fonction qu’il exercera jusqu’en 1966. Sa loi d’orientation agricole (1962) complète la loi de 1960 : elle organise la transformation radicale de l’agriculture française. Comme ministre de l’agriculture, il participe largement à la création de la politique agricole commune (PAC). Mais dans les années 90, il pose un regard critique sur cette politique avec les travaux du groupe de Seillac, et publie en 1994 Pour une agriculture marchande et ménagère.

Haut-commissaire en la Nouvelle Calédonie

Dans la crise qui secoue la Nouvelle-Calédonie, il est amené à intervenir pour renouer les négociations entre les Kanaks, descendants des peuples mélanésiens colonisés, et les Caldoches, héritiers des blancs installés dans l’île. Mission impossible, disait l’Express à l’époque. Pourant, Edgard Pisani réussit à proposer un plan d’évolution vers un statut d’« indépendance-association » pour le territoire. Après des péripéties et des drames comme le massacre d’Ouvéa, le travail de fond mené par Pisani finit par aboutir avec les accords de Matignon signés à Paris entre les représentants des deux principales communautés calédoniennes, sous la responsabilité du Premier ministre Michel Rocard.

Malgré le regain de tension qui conduisit à l’assassinat du leader Kanak Jean-Marie Tjibaou et de Yeiwéné Yeiwéné, son bras droit au FLNKS, les principes adoptés ont été validés : partage du pouvoir avec renforcement de l’autonomie, garanties économiques et institutionnelles pour la communauté Kanak.

Un agronome à l’écoute du Tiers-Monde

Son implication dans l’élaboration de la loi qui a transformé le monde rural et aussi de la politique agricole commune, son action proprement politique dans la crise calédonienne soulignent les deux piliers de son engagement : les questions agricoles et les pays en voie de développement. Même s’il est désormais loin de l’action politique directe, il continue à intervenir sur les sujets qui le passionnent par des conférences, des interviews, des articles, des ouvrages. En voici quelques titres dans une longue liste

Le Sens de l’État

Le Sens de l’Etat, c’est le titre du livre d’entretiens avec Edgard Pisani que Stéphane Paoli et Jean Viard ont publié en 2008 aux éditions de l’Aube. Le titre correspond exactement au personnage, celui qui dit à Jean-Jacques Rault, le réalisateur du film présenté à l’Iris, : « C’est beau la politique, vous savez ! » Parce que la politique ne doit pas être simplement un jeu de pouvoirs, des combats de coqs dans la basse-cour, des rivalités d’ambitions personnelles. La politique ce n’est pas le pouvoir, mais la médiation, la capacité à faire travailler ensemble des adversaires qui devraient se voir plutôt comme des partenaires.

Et pour mesurer qu’il n’a jamais varié sur les valeurs qui l’animent, on peut lire l’interview publiée en 1985 dans l’Unité. Il y disait déjà :
« Le pouvoir n’est ni sale ni dégradant. Ce n’est pas le compromis entre le rêve et la nécessité : c’est la responsabilité. »

Ciné café « C’est beau la politique, vous savez ! »

mercredi 21 novembre à 20h15

En présence du réalisateur Jean-Jacques Rault

Publié le dimanche 4 novembre 2012, par Paul Paboeuf.




Post-scriptum

A découvrir également en séances classiques :

- « Dockers à Saint-Nazaire » de Bruno Raymond-Domasio
- « Un village sans dimanche » de Philippe Baron et Corinne jacob
- « Couleur de peau : miel » de Jung et Laurent Boileau
- « La lutte n’est pas pour tous » de Guillaume Kozakiewiez

- « Khaos ou les visages humains de la crise grecque » d’ Ana Dumitrescu

- « Rock da Breizh » de David Morvan et Erwan Le Guillermic

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