Semaine bleue, une semaine pour agir et pour réfléchir

Le programme proposé est alléchant : expositions, ciné-senior, guinguette, contes, etc. Et si l’événement a de l’ampleur chez nous, c’est grâce à la qualité du travail de l’animatrice du relais gérontologique mais aussi de tous les partenaires qui se sont impliqués dans le projet : élus, professionnels, associations, etc.

Le programme de la semaine bleue

« La Semaine Bleue c’est 365 jours pour agir et 7 jours pour le dire. » selon le slogan de cette action nationale. Profitons-en aussi pour réfléchir !

D’abord, un fait statistique : le nombre de personnes âgées de plus de 60 ans va être multiplié par 2 dans les 30 prochaines années. Un fait lourd de conséquences sur le plan social, sur le plan sanitaire, sur le plan économique. De plus en plus de retraités inactifs à la charge de la population active. Mais tout cela est bien connu.

Insistons sur trois points cependant : les conséquences du vieillissement de la population sur les services attendus, la nécessité de préserver la dignité jusqu’au bout de la vie, et -oui, il faut en parler – le pouvoir d’achat des retraites.

Le vieillissement de la population impose de fournir de nouveaux services, ce qui suppose du personnel qualifié et correctement rémunéré. A côté des services offerts par les CCAS, ou par des associations de type ADMR à but non lucratif, on a vu apparaître des sociétés privées attirées par ce « marché. » En tout cas par la tranche solvable de ce marché, les retraités les plus aisés. Avec comme objectif primordial, le profit maximal, et donc des prestations plutôt chères rendues par du personnel payé le moins cher possible.

Au-delà des services à domicile, qui doivent être massivement développés, et pour respecter la dignité humaine jusqu’au bout de la vie, il va nous manquer des places d’hébergement (maisons de retraite, unités adaptées pour la maladie d’Alzheimer, etc) ce qui imposera un effort financier qu’on n’a pas suffisamment mesuré.

C’est pour coordonner ces services et informer les bénéficiaires et leurs familles que les CLIC (Comité de liaison d’information et de coordination) ont été mis en place : un lieu pivot entre le Conseil Général (la gérontologie est un de ses missions), l’assurance maladie, les professionnels, les associations, etc. Dans le Morbihan, le conseil général a souhaité qu’il y ait un CLIC par pays (Vannes, Auray, Lorient, Pontivy, Ploërmel, Centre-Ouest) appuyé par des relais gérontologiques au niveau des communautés de communes. Mais les dotations sont insuffisantes : 50000 euros par CLIC, sans tenir compte de la population... Et un quart de poste par canton, soit un demi-poste pour la communauté de communes de Questembert, qui a choisi de créer un poste à temps complet parce que c’est nécessaire. C’était amusant de lire dans le journal, les déclarations du président Kerguéris sur le désengagement de l’Etat : « L’Etat nous confie les gosses, mais il veut garder les allocations. » Il a bien suivi l’exemple.

Enfin, réfléchissons au pouvoir d’achat des retraites qui n’ont été revalorisées que de 1,1 % en janvier 2008 et de 0,8 % en septembre, alors que l’inflation atteignait fin août 3,2 % sur un an. Et dans le même temps, on trouve des milliards pour couvrir les dettes des spéculateurs, qui se sont goinfrés sur les fonds de pension, censés garantir les retraites par capitalisation.

Vous voyez : la semaine bleue est une bonne occasion de réfléchir ensemble sur la place des personnes âgées dans nos sociétés, sur les services qu’on doit leur rendre, et sur les retraites qui leur permettent de vivre dans la dignité.